Un léger courrant d’air traversa la grande salle, il faisait frais en cette matinée de septembre mais l’air qui résonnait dans les oreilles de chaque élève sonnait faux comme une comédie que tout le monde jouait, une mélodie d’hypocrisie et de semblant. Tout le monde se souriait et semblait s’amuser, discuter agréablement avec son voisin mais il régnait sur leur visage une expression figée de doute et de crainte comme si plus personne ne comprenait rien, comme si l’agréable chanson de routine qu’ils avaient encore entendus hier matin n’était qu’un lointain souvenir, un souvenir sans image et sans son : un oubli tout simplement. La paranoïa régnait et tous se demandaient qui était l’auteur de ces désagréments qui furent drôle un temps mais devinrent rapidement effrayant. Les amis se regardaient dans le blanc les yeux sans vraiment y retrouver cette confiance qu’ils se vouaient avant et lui, il était là. Comme tous les matins, il était seul à sa table. Son écharpe jaune, nouée autours de son coup, il observait les alentours avec cet air innocent qui ne le quittait pas. Depuis qui l’était petit, ses parents le qualifiaient de naïf, parfois même d’imbécile, ils le critiquaient même parce que cette année, il était entré à Poufsouffle, au lieu de le soutenir pour sa première année à Poudlard…Mais il ne devait pas y penser parce que lui savait que ce n’était pas parce qu’il avait l’air innocent qu’il ne comprenait rien, bien au contraire... Il savait observer, analyser et ce qui se passait et ce moment n’avait rien de normal. Il ne fallait pas être diplômer de Poudlard pour le savoir. Dés qu’il avait entendu la première explosion, il avait sut. Il avait compris. Il soupira et contempla ces bouches souriantes qui ne savaient pas quoi se dire, qui ne savaient pas quoi penser. Pathétique, pensa le pauvre Zacharias en plongeant sa cuillère dans ses céréales.
Un bruit attira tout d’un coup son attention, il leva alors les yeux pour recevoir une plume blanche dans les yeux. Il s’en débarrassa d’un coup de main et observa le vol gracieux des hiboux qui plongeaient soudainement pour déposer des paquets devant certains élèves. Lui, comme d’habitude ne recevrait aucune lettre, qui pourrait bien lui écrire ? Lui ce pauvre Zacharias Lowis de Poufsouffle, un petit garçon de onze ans, naïf et sans ami…oh oui, il aimait cette description que ces parents donnait de lui…Il ne recevrait que son journal qui…Venait de tomber dans son assiette. Encore une journée qui n’allait pas lui plaire. Il soupira tout en attrapa des mains le rouleau de papier posé devant lui et il le déplia pour lire en première page :